Chat me stresse !

Ciboulette est une petite minette de 3 ans, câline et discrète. Depuis quelques temps, elle a le poil
terne, s’approche moins de sa famille, en bref, ciboulette n’est pas dans son assiette.
Depuis toute petite, elle partage la vie d’une famille composée d’un couple d’humains et de leur
enfant ainsi que d’un Jack Russel nommé Persil. Elle est habituée à un environnement actif et
bruitant, et bien qu’elle n’ait jamais apprécié le remu ménage, elle fait quotidiennement preuve
d’une grande tolérance.

Éponge émotionnelle

Seulement voilà. Depuis plusieurs semaines, Ciboulette a un comportement différent. Elle est
vigilante, ses pupilles sont dilatées, elle est fuyante et ne se laisse pas beaucoup toucher. Le
vétérinaire n’a rien trouvé d’anormal au niveau de sa santé, mais les symptômes de notre minette
peuvent correspondre à un niveau de stress chronique.
Pourtant, c’est à n’y rien comprendre. Rien n’à changé dans la vie de notre petite féline de canapé.
Le seul à avoir des soucis actuellement et pour qui beaucoup de choses changent, c’est Persil, le
chien. En effet, il a beaucoup de mal à se séparer des humains, il se montre très virulent lorsque le
chat s’en approche et vit un grand malaise dès qu’il ne se trouve pas auprès d’eux. Ces derniers
vivent mal la situation et la maison est devenue un endroit saturé de stress.

Notre minette est une éponge émotionnelle. Sans être la cause des frustrations partagées entre tous
les individus de la maison, elle subit elle aussi la pression. Les frottements qu’elle effectue avec sa
tête pour marquer olfactivement son environnement ont redoublés d’intensité et de fréquence. Ce
marquage lui permet de s’approprier son territoire, de se sécuriser. En cette période instable, il n’est
pas étonnant qu’elle augmente son quota de dépôt de phéromones par ce moyen. On peut d’ailleurs
apercevoir une ligne plus clairsemée de poils entre son oreille et son œil, due à ce geste répétitif. Un
autre individu qu’elle aurait peut-être une autre méthode pour se rassurer et soulager sa frustration.
Les chats utilisent des formes de marquages très variées. Les comportements tels que ceux-ci
peuvent aller crescendo en fonction du degré de stress éprouvé et de la capacité individuelle du chat
à gérer ses émotions.

Penser comme un chat

Pour améliorer son confort de vie, gardons à l’esprit que Ciboulette profite d’un territoire sur
plusieurs niveaux. Le sol étant l’espace de vie du chien, ce n’est pas un lieu de tout repos. Prévoyons
alors des possibilités de fuite en hauteur à l’aide d’un confortable arbre à chat ou de couchages sur
des meubles. Redoublez d’imagination avec des étagères recouvertes de sisal, si vous en avez envie.
Ces espaces sécurisants couplés à des solutions visant à réduire le niveau de stress de toute la famille
ont permis à notre Ciboulette, eu bout de quelques semaines, de redevenir câline et paisible au sein
de son foyer.
Parfois, il est aussi bon de prendre un peu de recul pour observer la situation dans son ensemble,
c’est en tout cas ce qui a permis à notre petite famille de retrouver une belle harmonie. Tout comme
les soucis, les solutions aussi ont parfois un effet domino dans nos vies, et bien sûr, dans celles de
nos amis à quatre pattes !

 

Jessica CHRIST

Article paru dans les DNA – mars 2018

Mode d’emploi de la litière du chat

L’arrivée d’un chat dans sa vie, c’est aussi l’arrivée d’une litière dans sa maison. Même si cet accessoire obligatoire n’est pas le plus sympathique pour nous, il possède une place essentielle au sein de la panoplie féline, du kit de survie du miauleur, en somme, on n’y échappe pas.

Quelle litière ?

Comme si ces toilettes miniatures n’étaient pas un casse-tête pour des dizaines d’autres raisons, il faut, en plus, choisir le modèle adéquat. Cela peut sembler simple de prime abord mais vous voilà sur une page internet, face à une sélection impressionnante de bacs colorés, miniatures, gigantesques ou ultra technologiques… Avant d’acheter un objet qui va vous plaire, pensez bien que celui qui fera ses besoins dedans, c’est Félix ! De son point de vue, les dépôts urinaires et fécaux sont des marquages rassurants qui balisent son territoire. Il va alors certainement préférer un bac ouvert pour pouvoir uriner en surveillant son environnement et percevoir les données olfactives de son élimination. En effet, une boîte fermée aura tendance à emprisonner une partie des odeurs, poussant votre compagnon à redoubler d’efforts s’il considère que son territoire n’est pas correctement empreint de sa signature. Outre les odeurs, les chats stressés par le confinement visuel de la litière lors de leurs besoins sortent souvent la tête pour se rassurer. Pas très pratique…

Où la placer ?

C’est parti, vous avez trouvé, d’un commun accord avec Félix, les toilettes félines idéales ! Il ne vous reste plus qu’à installer le bac dans votre habitation. Le placement de la litière revêt une importance capitale pour votre protégé. En effet, s’il n’a pas le droit de marquer où bon lui semble, il aimerait peut-être au moins pouvoir marquer un endroit stratégique. Il est donc inutile de cacher le bac au fond de la salle de bain ou dans le coin le plus reculé de la maison. Un endroit passant est requis pour que les balises urinaires et fécales puissent jouer un rôle concret et rassurant. Il vaudra toujours mieux avoir une litière utilisée normalement, sur le côté du séjour, que des salissures de frustration partout ailleurs !

Substrat et nettoyage

Concernant le substrat, préférez-le sans parfum, car cela joue un rôle contre-productif, votre boule de poil n’ayant pour vocation que de recouvrir la contrariante odeur chimique de muguet… Les cristaux sont parfois embêtants pour nos amis à poils longs, cela peut s’accrocher facilement et devenir très désagréable. Si c’est un apprentissage de la propreté, n’hésitez pas à ajouter du terreau au substrat pour le rendre plus attractif encore. Diminuez au fur et à mesure jusqu’à ne plus en ajouter. Nettoyez en évitant les produits à base de Javel car, comme pour le parfum, cette forte odeur va déranger votre chat. Vous risquez de retrouver des urines aux endroits lavés avec ces produits, ce comportement l’apaisera et rendra son territoire plus rassurant. Il est important de ne pas le brutaliser, ni verbalement, ni physiquement. La frustration engendrée chez Félix pourrait être à l’origine de malpropretés, justement.

En dernier conseil, sachez que si vous avez plusieurs compagnons félins, il est impératif de compter une litière par miauleur, plus une pour la forme, c’est la règle. Deux chats auront donc trois bacs. Leur nature territoriale va les pousser à redoubler d’efforts pour s’approprier leur environnement. Anticipez leurs besoins de marquages, pour leur bien-être et le vôtre !

Jessica CHRIST – Article publié dans les DNA / janvier 2018

Le Valentin et le chat

A l’approche de la Saint Valentin, lorsque la romance envahit nos écrans de télévision, nos super-marchés et que tout est chargé de roses et de cœurs gonflables géants, parlons de la pesanteur de l’Amour avec un grand A. Si la fête peut être synonyme de légèreté pour certains, pour Marie et son chat Tigrou, le 14 février s’annonce orageux.

Depuis 3 ans, Marie a abandonné sa vie amoureuse, ses sorties ainsi qu’une grande partie de ses loisirs pour se consacrer uniquement à sa carrière. Elle partage son appartement en ville avec son ami à quatre pattes, un matou très docile nommé Tigrou. Ils s’apportent mutuellement présence et affection, partagent un quotidien joyeux, pour le plus grand bonheur de nos deux protagonistes.

Le Valentin

Cette coexistence fusionnelle était faite pour perdurer paisiblement, du moins, c’est ce que Tigrou aurait sans doute préféré. Un soir, Marie rentra tard, puis, les allers-retours hors de l’appartement se firent de plus en plus fréquents. Tout cela, au point que les absences répétées de l’humaine préposée au canapé passé 21h00, commencent sérieusement à affecter Tigrou. Cette routine teintée de caresses et débordante d’attentions à son égard représente en soi, une norme, une référence pour notre miauleur. Ces perturbations engendrèrent de la frustration, créant un trop plein émotionnel qui fût soulagé par quelques urines sur le peignoir de Marie…

La nouvelle année commença passablement jusqu’à la rencontre de « l’intrus ». Il apparut un soir à l’appartement et il sembla à Tigrou, qu’il ne s’en était jamais allé depuis lors. Avec lui, surgirent des affaires teintées d’une odeur nauséabonde de setter irlandais et des portes fermées coupant des accès au territoire. Sa dose d’attention humaine tant méritée en fin de journée diminua drastiquement pour atteindre un niveau insuffisant pour le félin domestique. Le lien entre la présence du jeune homme et les tourments quotidiens de notre boule de poils était solide. Les visites de l’amoureux furent copieusement gênantes pour notre matou. Marie nota alors des changements de comportements chez son petit protégé.

Les accès restreints au territoire et la perte de contact avec l’être d’attachement créent un stress et engendrent des réactions limitées à sévères d’un individu à l’autre. Urines, agressivités, agitations… La gestion émotionnelle est propre à chaque individu. Le sentiment d’insécurité naissant va alimenter ces comportements qui déchargent les tensions.

Un cercle vicieux peut apparaître si au lieu d’aller dans le sens de l’apaisement, les humains punissent et crient. Pour les nouveaux venus mieux vaut respecter son besoin de distance et ne pas tenter des caresses envahissantes. Laisser les accès aux pièces habituelles, c’est mieux ! Les liens avec l’être d’attachement doivent persister mais l’excès d’attention peut conduire à d’autres troubles. Laisser du temps au chat pour changer son quotidien est bon et normal. Le comportementaliste est là pour vous aider dans ce genre de situation aussi ! Bonne saint Valentin à tous les chatmoureux !

 

Jessica CHRIST – Article paru dans les DNA / février 2018