A l’approche de la Saint Valentin, lorsque la romance envahit nos écrans de télévision, nos super-marchés et que tout est chargé de roses et de cœurs gonflables géants, parlons de la pesanteur de l’Amour avec un grand A. Si la fête peut être synonyme de légèreté pour certains, pour Marie et son chat Tigrou, le 14 février s’annonce orageux.
Depuis 3 ans, Marie a abandonné sa vie amoureuse, ses sorties ainsi qu’une grande partie de ses loisirs pour se consacrer uniquement à sa carrière. Elle partage son appartement en ville avec son ami à quatre pattes, un matou très docile nommé Tigrou. Ils s’apportent mutuellement présence et affection, partagent un quotidien joyeux, pour le plus grand bonheur de nos deux protagonistes.
Le Valentin
Cette coexistence fusionnelle était faite pour perdurer paisiblement, du moins, c’est ce que Tigrou aurait sans doute préféré. Un soir, Marie rentra tard, puis, les allers-retours hors de l’appartement se firent de plus en plus fréquents. Tout cela, au point que les absences répétées de l’humaine préposée au canapé passé 21h00, commencent sérieusement à affecter Tigrou. Cette routine teintée de caresses et débordante d’attentions à son égard représente en soi, une norme, une référence pour notre miauleur. Ces perturbations engendrèrent de la frustration, créant un trop plein émotionnel qui fût soulagé par quelques urines sur le peignoir de Marie…
La nouvelle année commença passablement jusqu’à la rencontre de « l’intrus ». Il apparut un soir à l’appartement et il sembla à Tigrou, qu’il ne s’en était jamais allé depuis lors. Avec lui, surgirent des affaires teintées d’une odeur nauséabonde de setter irlandais et des portes fermées coupant des accès au territoire. Sa dose d’attention humaine tant méritée en fin de journée diminua drastiquement pour atteindre un niveau insuffisant pour le félin domestique. Le lien entre la présence du jeune homme et les tourments quotidiens de notre boule de poils était solide. Les visites de l’amoureux furent copieusement gênantes pour notre matou. Marie nota alors des changements de comportements chez son petit protégé.
Les accès restreints au territoire et la perte de contact avec l’être d’attachement créent un stress et engendrent des réactions limitées à sévères d’un individu à l’autre. Urines, agressivités, agitations… La gestion émotionnelle est propre à chaque individu. Le sentiment d’insécurité naissant va alimenter ces comportements qui déchargent les tensions.
Un cercle vicieux peut apparaître si au lieu d’aller dans le sens de l’apaisement, les humains punissent et crient. Pour les nouveaux venus mieux vaut respecter son besoin de distance et ne pas tenter des caresses envahissantes. Laisser les accès aux pièces habituelles, c’est mieux ! Les liens avec l’être d’attachement doivent persister mais l’excès d’attention peut conduire à d’autres troubles. Laisser du temps au chat pour changer son quotidien est bon et normal. Le comportementaliste est là pour vous aider dans ce genre de situation aussi ! Bonne saint Valentin à tous les chatmoureux !
Jessica CHRIST – Article paru dans les DNA / février 2018