Lors d’un repas entre amis se posant des questions sur le bien-être de l’animal en général, le principe même de l’animal domestique était remis en question. Pierre aimerait beaucoup la compagnie d’un chat mais il habite en ville et se sent mal à l’idée d’adopter un miauleur entre quatre murs.
Les bonnes questions
Nous traversons une époque de grands changements, nécessaires à la survie de la planète et pour l’avenir de tous ceux qui y vivent. La cause animale est, entre autres, particulièrement visée. Les mœurs sont bousculées, les traditions remises en question et les habitudes communes décortiquées pour préserver les espèces qui entourent les humains, de près ou de loin. Cette démarche est vivante, évolutive et la justesse de chaque action ou pensée est parfois peu palpable tant elle est le fruit d’une appréciation individuelle. Si la protection des animaux tend à se renforcer pour écraser chaque jour de nouvelles barrières, certaines démarches de protection sont devenues de « bon sens » et sont acceptées par le plus grand nombre.
L’importance du contexte
Les humains exploitent les autres animaux, c’est un fait. Les lignées truffées de tares génétiques, les ventes de chiens et de chats sans scrupules, les trafics clandestins, tout cela existe. Dans cette mauvaise équation, il serait facile de jeter le bébé avec l’eau du bain et de capituler en faveur d’un rejet total du principe même de cohabiter avec une boule de poils. Mais prenons un peu de recul. Le chat est un animal domestique. Les miauleurs qui peuplent nos chaumières et nos rues sont, pour la majorité, dépendant de nous. Ils le sont pour toute leur existence, dès à présent, à cet instant. Si des refuges et des familles d’accueil se démènent pour sauver des animaux de l’euthanasie et leur procurer une deuxième chance, c’est bien parce que dans leurs cas concrets, leurs pensionnaires ont désespérément besoin de quelqu’un.
Cactus, par exemple, est un matou européen de 3 ans. Il a trouvé sa seconde chance chez Élise et Antoine, un jeune couple en appartement. De nature territoriale, nos compagnons à moustaches ont souvent peine à vivre dans la promiscuité de leurs semblables. Les refuges font bien ce qu’ils peuvent pour leur assurer une escale agréable, leur passage a pour vocation d’être concis. Comme pour ce minet, d’autres chats attendent patiemment leurs tours de trouver une nouvelle demeure. Ils peuplent les refuges pour toutes les bonnes et mauvaises raisons que la France compte de ces petits miauleurs.
Si la situation du respect de l’animal comporte de nombreux enjeux, elle est à observer sous tous les angles possibles. Notre époque change, les mentalités avec elle. Heureusement, malgré toutes les décisions douteuses, les adoptions malheureuses, les abandons terribles, il reste des associations, des bénévoles, des cœurs vaillants qui agissent sur les cas réels de notre société. Cette société, nous y vivons, cette époque, nous la changeons. L’adoption d’un être vivant et sensible est un engagement de la plus haute importance. Ce qui est certain, c’est que beaucoup de minets sont en ce moment même, ravis d’être affalés sur le canapé douillet d’humains responsables et engagés pour leurs bien-être.
Jessica CHRIST – Article paru dans les DNA / juin 2018