Votre matou est une crème la plupart du temps, vous cohabitez en parfaite harmonie, mais lors des caresses le soir devant la télévision, Docteur Jekyll se transforme en Mister Hyde, Félix vous mord soudainement…
Incompréhension mutuelle
Ce moment privilégié entre vous a tendance à être coupé net, de plus en plus régulièrement par un coup de canine ? Pas de panique. Cette agression sociale est très rependue et pour cause, elle est totalement incomprise. Notre perception humaine s’emmêle un peu les pinceaux lorsque nous avons l’impression de vivre un moment de pure détente et que soudainement, notre main se retrouve piégée par griffes et des petites dents acérées…
De son point de vue, l’histoire est pourtant bien différente. En effet, votre compagnon apprécie certainement votre contact, il trouve sur vos genoux chaleur et confort, tout en renforçant le lien qu’il tisse avec vous. Ce qui passe souvent inaperçu au travers de nos yeux humains, c’est que nos mains elles, peuvent s’avérer un poil envahissantes. Nous avons un besoin de toucher, de manipuler qui est très élevé. Caresser le poil soyeux de Félix nous procure du bien-être, mais pour ce dernier, c’est un contact parfois superflu. Malgré une sensation de surprise et parfois même de trahison, sachez que votre chat vous dit clairement qu’il ne souhaite plus être cajolé.
Les signaux que l’on ne comprend pas
Le plus souvent, les personnes disent qu’elles sont déboussolées car leur protégé semble clairement indiquer qu’il adore les câlins. Il ronronne, lèche même leur main. Seulement voilà, ces comportements sont des signaux d’apaisement, envoyés par Félix pour demander de cesser. Le ronronnement est un comportement mixte, il a pour but de procurer un apaisement personnel au chat. C’est pour cela qu’il arrive naturellement lors de situations de plaisir et de détente. Il peut aussi apparaître chez minet los d’un pic de stress, il cherche alors à se replier sur lui-même pour trouver du confort. Mais ce comportement ambigu n’est heureusement pas le seul drapeau rouge qui se soulève dans cette situation. Il faut apprendre à observer les détails. Il suit votre main des yeux, la lèche, ronronne, a la peau du dos qui remonte en spasmes ? Ce sont là des indices de gêne, il faut stopper les papouilles.
Comme ce n’est jamais si facile avec le gente féline de canapé, sachez bien qu’au bout d’un certain temps, Félix a bien compris que les bouteilles à la mer tels que ses signaux d’apaisement, n’étaient pas perçus. Il a bien compris aussi que la morsure, elle, était assez efficace. Non pas qu’il souhaitait en arriver là, il faut bien reconnaître que cela fonctionne, vous arrêtez net les caresses. Alors si le coup de canine arrive de plus en plus tôt, c’est que votre moustachu ne s’encombre plus des formules de politesses, et à juste titre, elles ne sont pas comprises.
Je ne saurais que trop vous conseiller de ne plus câliner votre matou pendant quelques temps, pour abaisser son niveau de stress. Faites ensuite appel à un comportementaliste qui vous expliquera, en fonction de votre cas, de la personnalité de votre chat, comment retrouver, petit à petit, un contact positif pour vous deux. Sachez aussi que toutes les agressions félines ne sont pas forcément dues à cette situation, que beaucoup de variantes existent. Soyez attentifs à ce que votre chat vous murmure, et si votre compagnon vous fait savoir qu’il souhaite parfois être juste proche de vous, il saura aussi vous dire son bonheur d’avoir trouvé chez vous, une oreille attentive.
Jessica CHRIST – article paru dans les DNA en novembre 2017