Deuxième chat : mode d’emploi

Delphine et Thomas vivent avec leur chat Snow, un bengal de 4 ans. Depuis quelques semaines, ils ont adopté un chaton de la même race, Daenerys. La femelle de 3 mois, suit partout son grand frère adoptif et le couple se demande comment créer un lien avec leur nouvelle protégée sans que leur matou se sente mis à l’écart.

Pour les chats

Par chance, l’acclimatation de la petite dernière s’est faite sans accroc. Les deux chats s’accommodent plutôt bien de cette situation nouvelle. Malgré quelques tensions qui peuvent survenir çà et là, quelques feulements ou bousculades, les animaux se cherchent, dorment ensemble et jouent. En tant que chaton, en sortant de l’élevage et donc d’un environnement où d’autres chats partagent le même lieu de vie, il est naturel de porter un fort intérêt à son congénère. Daenerys suit avec une attention particulière les faits et gestes de Snow et apprend beaucoup de choses en l’observant. Pour ce qui est du mâle, il tolère la présence un peu envahissante du chaton. Le partage du territoire, les habitudes et autres rythmes vont se créer au fur et à mesure des mois qui passent et évoluer avec la prise de maturité de la plus jeune. C’est une évolution qui se fait entre les deux animaux, mais qu’en est-il des humains ?

Pour ces derniers, en premier lieu, vient la question de l’organisation de l’espace. Ayant ajouté des litières, des supports de marquages comme un arbre à chat supplémentaire, des griffoirs et des couchages, le grand appartement est dorénavant optimisé pour offrir aux bengals un milieu adapté à leur cohabitation. En effet, comme je le mentionne dans tous mes articles, les marquages chez le chat font partie intégrante du quotidien. A deux, multiplier les possibilités est absolument essentiel. Pour ce qui est du relationnel, c’est une toute autre affaire. S’il est simple de considérer que la présence d’un deuxième génère un besoin accru de marquage, difficile de démêler le vrai du faux en ce qui concerne les liens affectifs. Ceux qui existent entre l’humain et le félin domestique varient en fonction de chaque individu, bipède et quadrupède. Dans le cas de notre petite famille, un schéma relationnel très fusionnel est installé entre le couple et leur premier compagnon. Jeu, caresses et beaucoup d’attention font le quotidien de Snow. Delphine se pose alors la question de garder une attention toute particulière pour Snow. Elle ne veut pas faire de favoritisme et pourtant, elle se demande comment créer un lien fort avec Daenerys qui n’a, pour le moment, d’yeux que pour son compagnon félin.

A ces questionnements, essayons de mesurer la part d’anthropomorphisme et la part de réalité féline. Le couple adoptant un chaton, anticipe la relation sur le long terme et, se stresse. Cette anxiété est néfaste pour tous les liens relationnels existants dans la famille. Les chats, qui apprennent et s’adaptent au fil de leurs expériences journalières, ont besoin, plus que jamais en période d’adaptation, d’un climat sain. Si pour les amoureux, il est important de ritualiser des moments passés avec chaque chat, tant qu’ils ne créent pas de tensions en les soustrayant à leurs activités, pourquoi pas. Le but est de détendre l’atmosphère et de ne pas créer de transfert de stress vers leurs petits protégés. 

En réalité, le plus important est de considérer que la dynamique familiale est influencée par le comportement de chacun. Si Delphine et Thomas scrutent le moindre geste de leurs animaux, s’énervent lorsqu’un feulement se fait entendre, ils génèrent une tension supplémentaire qui peut desservir le processus d’acclimatation global. Les clés de la réussite ici sont le temps et la baisse de pression. Si ces éléments sont bien appliqués, les liens qui en découlent vont en être renforcés entre tous les individus. 

En conclusion

Il a fallu dans ce cas réaliser que pour le moment, tout se déroulait plutôt favorablement, que le lien à venir avec leur nouvelle boule de poils allait naître et nécessiter du temps et que la part inconsciente d’anxiété humaine n’aiderait rien à l’affaire et pouvait, au contraire, sensibiliser les animaux. Bon dimanche les chamoureux !

 

Jessica CHRIST – DNA Mai 2019

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