Les bienfaits insoupçonnés de l’arbre à chat

L’arbre à chat fait partie du « kit de départ » du chat, comme le panier pour notre chien.  Cette pièce maîtresse de l’environnement de votre félin domestique recèle de nombreux bienfaits. Mais pourquoi est-ce si important ?

Le territoire

Votre matou est chez vous sur son territoire, cette notion est très importante et au centre de beaucoup de ses comportements. Comme le chat est un animal qui se déplace sur plusieurs niveaux, en sautant sur les meubles, les poutres ou en étant au sol, il aimera s’approprier votre intérieur de la même manière. Les nombreux niveaux de l’arbre à chat lui permettront de se reposer en s’appropriant ces espaces.

Les marquages

Liés au territoire mais aussi à son état émotionnel, le marquage est l’une des activités préférées de votre moustachu. Il consiste en un comportement de dépôt des phéromones sur différents supports. Ils servent à territorialiser mais aussi à s’apaiser par exemple. Griffades, positions d’occupation de l’espace et frottements sont autant de formes de marquages qui peuvent être mises à profit avec un arbre à chat. Ce sont des comportements normaux qui peuvent néanmoins s’intensifier en cas de stress.

Les tronçons recouverts de cordes sont donc des supports très intéressants à griffer parfois bruyamment, car oui, quitte à marquer, cela peut bien être sonore, visuel et olfactif ! On peut aussi y frotter son pelage et grimper dessus.

Nous l’avons vu, les couchettes moelleuses offrent, quant à elles, de fabuleux supports pour s’y installer confortablement, ce qui est aussi un marquage, bien que plus discret.

Mais outre le confort, leurs grands yeux ronds y observent admirablement l’environnement…

En sécurité

Rassuré tout en haut d’un arbre à chat, mais pourquoi ? Et bien parce qu’on y est tranquille… Vous le savez si vous avez un chien un peu harcelant, des enfants qui courent dans l’habitation ou tout autre  stimulus agité qui se déplace au sol. Le chat aime les instants paisibles, et la sécurité. Il ira donc tout naturellement se réfugier en hauteur pour atteindre le Saint Graal de la sieste. Il ne s’agit pas là d’un caprice ou d’un confort superflu mais bien d’un besoin. Le sentiment de sécurité de votre félin sur son territoire est déjà un grand pas en avant pour son bien-être.

Et nous ?

Si vous hésitez encore à faire ce beau cadeau à votre miauleur professionnel, disons-le tout de même, cet accessoire félin est une très belle pièce de décoration. Il en existe de toute forme, couleur et matière pour correspondre à votre intérieur.

Placez-le dans un coin du salon, dans une pièce à vivre, plutôt que dans un endroit reclus. Selon la personnalité de votre chat, récupérer un arbre déjà utilisé par un autre matou peut s’avérer un pari très risqué !

Pour les plus bricoleurs, si vous souhaitez vous amuser en lui faisant plaisir, il ne vous reste plus qu’à chercher vos outils et de nombreux mètres de sisal pour fabriquer un arbre à chat unique !

 

Jessica CHRIST – mars 2017

Adopter un chat dans un refuge, comment préparer son environnement ?

Ça y est, vous sautez le pas ! Après avoir bien réfléchi, calculé votre budget, votre temps, tourné et retourné comme il se doit la question dans votre tête, c’est décidé. Vous allez adopter un chat !

 

Oui Madame, un compagnon pourvu de griffes, de poils (oubien ?) et de la nonchalance magnifique propre à la gente féline… Vous avez choisi de le chercher dans un refuge, car nos amis à moustaches y sont bien nombreux à attendre une famille aimante.

 

Votre plan est parfaitement ficelé, vous êtes sûr de votre coup mais il reste un petit détail à régler avant de récupérer Félix au refuge… Comment se préparer à son arrivée ?

 

Le chat dans toute sa splendeur

 

Nos matous sont des créatures fort intéressantes, tantôt mystérieuses, tantôt rigolotes. Ils ont des besoins propres à leur espèce et il se trouve que parfois, certaines idées reçues persistent encore. Faisons un peu de lumière là-dessus…

 

Le chat est de nature un animal territorial, à l’inverse de nous, et de nos compagnons canins. Même si le niveau de territorialité peut varier d’un individu à l’autre, il vaut mieux partir du principe que la cohabitation entre chats n’est jamais une évidence et peut parfois s’avérer très compliquée.

 

Dans sa conquête et reconquête de son territoire, il balise son environnement selon ses méthodes préférées. Pour cela, il utilise différentes formes de marquages. Cette activité est essentielle à son bien-être et rend son environnement rassurant ! C’est là que vous entrez en scène (sisi).   Pour son confort, mettez à disposition une litière dans un lieu passant de votre maison (exit la litière planquée au fond de la salle de bain), il pourra ainsi y faire ses besoins qui sont des marquages urinaires et fécaux. Disposez des griffoirs dans plusieurs pièces et un arbre à chat dans le séjour par exemple. Ce dernier combine plusieurs utilités. En effet il permet les marquages par griffades sur les tronçons, les marquages de position en s’y reposant, les marquages par simple dépôt de phéromones en s’y frottant, il offre une possibilité de refuge en hauteur très rassurante. L’arbre à chat est une pièce maîtresse de l’environnement de votre compagnon. Votre boule de poils aimera y grimper ainsi que sur vos meubles pour observer depuis un poste en hauteur.

 

Au niveau des jouets, pour les plus bricoleurs, vous trouverez des tutoriels amusants sur internet pour offrir à votre protégé des créations variées, nouvelles et amusantes ! N’investissez pas forcément dans des jouets chers, il aimera par-dessus tout la nouveauté !

Vous pourrez par la suite lui laisser une simple boite à chaussure contenant un coussin sur un meuble, oublier un sac de courses vide dans la cuisine ou déposer un nouveau plaid sur le canapé pour lui permettre de territorialiser encore et encore tout en s’amusant ou en se reposant…

 

Outre les 69,9% de son temps que votre chat utilisera judicieusement à se reposer, Il aura quelques autres activités. On l’a vu, le marquage se cache dans pratiquement toutes les activités de Félix. Pour parfaire son bien-être, proposez-lui de la nourriture à disposition constante, pour cela, utilisez un simple distributeur. Votre compagnon va manger 10 à 16 repas par jour, en petites quantités. La gamelle vide peut être très anxiogène. Vous devrez aussi changer l’eau régulièrement dans la journée ou investir dans une fontaine pour que l’eau reste oxygénée et jamais stagnante.

 

Si vous avez déjà d’autres animaux, il serait très judicieux de faire appel à un comportementaliste pour vous donner des conseils personnalisés en fonction du tempérament de votre chat (va-t-il accepter un autre matou sur son territoire ?), de la familiarisation aux chats de votre chien et inversement. Ce sont des questions importantes qui peuvent requérir l’aide d’un professionnel.

 

Jessica CHRIST – Janvier 2017

Cheval tu es, et cheval tu seras.

    « Mon cheval est dans un beau box de 3 mètres sur 3. Il reçoit ses grains, du foin et même des compléments alimentaires de grande qualité, les meilleurs sur le marché. Je viens le voir quasiment tous les jours, je lui apporte des friandises et je le monte en carrière ou pour faire de superbes balades en forêt. Il vient d’un élevage réputé, il est plein papiers. Tempête est le plus beau et je veux surtout son bonheur… »

Effectivement, il semble avoir une vie de cheval comme nous en voyons des dizaines… Qu’en est-il de Tempête en tant que cheval ?  Serait-il mieux sur un pré avec d’autres chevaux ? Probablement. Le cheval a des besoins relatifs à son espèce, comme chaque animal. Dans l’idéal, il faudrait aux chevaux 300 hectares ouverts avec de l’herbe, pour y vivre en petits groupes familiaux nomades et se rencontrer peu. Dans nos écuries, le mieux que nous puissions faire serait de créer artificiellement des groupes stables et de les laisser au maximum au pré.

Il y aurait d’autres chevaux avec lui, il pourrait s’épanouir en vivant en groupe… Mais encore ? Tempête, s’il a connu de bonnes conditions d’élevage, a des codes propres aux chevaux. Il possède une notion particulière, son espace personnel : sa « bulle ». Elle lui sert à se déplacer avec son groupe sans envahir l’espace des autres chevaux, en suivant le mouvement. Pour comprendre cette notion, il faut remonter très loin. Les poissons qui se déplacent en bancs possèdent une « ligne latérale ». Elle est la clé du déplacement de tous les poissons dans un même mouvement, sans collision. Cette ligne latérale sert à sentir les pressions environnantes et à s’y adapter. Nos chevaux ont un résidu de cette ligne latérale dans leur oreille interne. Ils sont donc sensibles aux pressions environnantes, celle d’un congénère, d’un arbre, d’un humain…etc. Cet apprentissage est une base très importante. Tempête pourra l’inculquer, avec l’aide des autres chevaux du groupe, à un poulain qui naîtra et fera son éducation avec eux, sur ce même pré. Car oui, les poulains sont dépendants des autres chevaux du groupe pour apprendre à être cheval, parmi les chevaux. La seule présence de la mère ne sera pas efficace pour tous les apprentissages sociaux de l’espèce. La mère nourrit, rassure, partage volontiers sa bulle avec son petit. Ce sera en interagissant avec d’autres équidés que les leçons se feront.
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Le potentiel d’action spécifique

 

Nous le disions, l’animal a des besoins liés à sa condition, il est fait pour réaliser certaines actions et cela s’appelle, le Potentiel d’Action Spécifique. Tempête et ses compagnons possèdent une sorte d’éponge de tissus sanguins sous les sabots qui envoie du sang dans les membres lorsqu’il marche. Pour une bonne circulation, l’état statique imposé dans le box n’est pas idéal. Tempête est fait pour marcher en mangeant, toute la journée, rappelez-vous, c’est un nomade. Il doit donner 10 000 coups de mâchoire par jour pour user ses dents. Cela entraine la question des grains, très vite absorbés, qui ne permettent pas au cheval de réaliser son potentiel d’action spécifique. Les repas ne sont pas adaptés aux chevaux. Comme tout son organisme est adapté à son régime de nomade des steppes, il digère comme tel. Les sucs hépatiques et pancréatiques sont déversés en goute à goute dans le tube digestif. Il n’a pas de vésicule biliaire à actionner pendant le repas. Il n’y a pas assez de sucs en goute à goute au moment du repas et trop entre les repas ! Cela peut provoquer des ulcères. Les aliments ne sont pas fermentés suffisamment et c’est pour cela que le fumier est chaud, il est en train de fermenter.
A cette cascade d’incompatibilités entre la réalisation du potentiel d’action spécifique et la vie en box, on peut ajouter que Tempête est muni d’une vision peu adaptée à la présence de parois rapprochées. En effet, il voit de près ce qui est vers le bas (herbe, paille),et voit au loin vers le haut. Aussi, son champ visuel est de 340°… Parfaitement adapté à l’extérieur et au fait de manger tout en surveillant les alentours…

La communication

 

Pour communiquer avec son cheval, on prendra soin de respecter sa bulle. On le sait, il ressent les pressions environnantes alors, lui demander d’avancer alors qu’on se tient devant lui, statique, peut le bloquer. De même lorsque l’on entre dans un box, on pénètre dans l’espace propre du cheval et cela demande un minimum de politesse. Parler doucement et tendre le nez pour permettre au cheval de le sentir sera considéré comme une approche très polie. Par ce rituel « naso-nasal », on crée un pont olfactif qui permet au cheval de nous inspecter sans entrer brutalement en contact avec lui, avec nos mains parfois envahissantes. Les chevaux ont pour sens premier l’odorat, ce sont des macrosmates. Si pour vous, une inspection visuelle a suffit à vous convaincre d’aller dire bonjour à un cheval, pour lui, il n’en est pas forcément de même.

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Mais pour le reste, il faut intégrer une notion primordiale. Le cheval est un animal égo-centré. Il ne vit pas sous le commandement d’un chef. Il peut y avoir une inhibition face à un autre cheval, le dominant aura un accès prioritaire à une ressource X ou Y mais la hiérarchie s’arrête là. Le rapport de chef qui donne des ordres n’existe pas. Le cheval fait sa vie, en profitant de la sécurité de son groupe, mais il vit pour lui avant tout. A nous de nous adapter à nos chevaux en sachant cela.
Tempête ne comprend pas, il ressent. Son cerveau est composé d’un important système limbique qui correspond aux émotions, à l’affectif. Tout ce qu’il vit est filtré par ce dernier. Les émotions sont présentes dans sa mémoire, elles déclenchent des réactions, elles sont l’intelligence elle-même chez nos amis les chevaux.

Un hennissement servira souvent à exprimer un état d’être, c’est un comportement qui n’est pas nécessairement destiné à quelqu’un. Cela dit, entendu par un autre cheval, cette vocalise provoquera éventuellement une émotion qui, à son tour, incitera le deuxième individu à s’exprimer sur son propre état, modifié par le hennissement du premier. Voilà une belle manière d’être à la fois grégaire et auto-centré !
En partant de ces quelques informations, on peut imaginer l’impact que nous avons sur nos chevaux au quotidien, lorsque nous perdons patience quand il rechigne à monter dans le van ou lorsque vient le moment des repas et que les chevaux du fond de l’écurie, pas encore servis, s’agitent… Le ressenti passe par les émotions et parfois, les milieux confinés et les frustrations présentes au sein des écuries peuvent engendrer des réactions jugées excessives. En réalité, ils vivent des situations de compétition ou d’inhibition du mouvement à un niveau parfois trop élevé. Pensons au Potentiel d’Actions Spécifiques lorsque nous lâchons un cheval au pré et qu’il fait des ruades. Il évacue son PAS et sa frustration en utilisant ses séquences comportementales de défense contre les prédateurs. Incongru? pas vraiment. Le PAS c’est un peu comme une combinaison de plusieurs programmes qui doivent, plus ou moins, s’exprimer. C’est relatif à l’espèce et aussi à l’individu. En cela, le programme de défense contre les prédateurs qu’est la ruade est tout à fait justifié lors de l’ouverture du le pré. On se défoule, on évacue, on retrouve son homéostasie (équilibre psycho-chimique de l’organisme). A notre niveau, essayons d’offrir mieux à nos chevaux. Rapprochons-les un peu de leur nature, et éloignons-les des soucis de santé liés à un mode de vie inadapté. Pensons à ce poulain né au pré, au contact de sa mère et d’un groupe pour apprendre et grandir en tant que cheval, parmi les chevaux. N’est-ce pas un droit fondamental ?

 

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Jessica CHRIST – La Petite Griffe comportementaliste