Mon chat s’ennuie

Joker est un exotic shorthair de 3 ans, il partage sa vie avec Elise dans un appartement à Colmar. Depuis 6 mois, la jeune femme a démarré un nouveau travail qui lui impose un rythme plus intense et des déplacements fréquents.

C’est un changement majeur pour la routine de son compagnon à quatre pattes. l’adaptation de Joker fût un peu laborieuse en raison de l’impact important de ce nouveau rythme sur plusieurs aspects de son quotidien. 

Depuis quelques temps, plusieurs comportements nouveaux se sont déclenchés chez le matou. Lorsqu’Elise dort dans son appartement, plus aucune nuit ne se passe calmement. L’activité nocturne du chat s’est décuplée lors des dernières semaines si bien que chaque soir, ce dernier court dans le salon, grimpe sur le lit, attaque les jambes de la jeune femme et miaule. Les miaulements justement sont devenus beaucoup plus intenses. Les vocalises du félin domestiques se déclenchent dès l’arrivée de la jeune femme chez elle et persistent toute la soirée pour repartir de plus belle au matin. 

Respecter le rythme biologique du chat

Nos félins de canapé vont généralement se reposer 70% du temps. Bien que leur temps d’activité réelle soit limité, il n’en est pas moins nécessaire de leur fournir des possibilités d’exercices stimulants et enrichissants. Si ces stimulations se résumaient avant à la présence de l’humaine, aujourd’hui, son absence génère une frustration importante et un ennui conséquent. En effet, outre les capacités d’adaptation variables d’un individu à l’autre, une routine bouleversée engendre naturellement des comportements nouveaux. Si les repas ont toujours été distribués à heure fixe, matin et soir, dorénavant, cela varie en fonction de la présence humaine. Le circuit intestinal félin, assez court, nécessite des prises de nourriture fréquentes et en petites quantité. 10 à 16 repas peuvent être consommés au fil de la journée. La gamelle est ainsi remplie à volonté sur les jours d’absence d’Elise et à nouveau contrôlée en deux portions lorsqu’elle est présente. Si cela nous semble anodin de prime abord, l’accès fluctuant à une ressource et plus particulièrement, l’accès limité, génère de la frustration. Si Joker se gère très bien lorsque sa nourriture est proposée à volonté, il est essentiel de lui laisser cette possibilité. Tout comme le territoire, mieux vaut ne pas modifier les accès en fermant une porte de bureau qui est habituellement ouverte par exemple.

Pour occuper Joker au mieux, Elise lui donne sa nourriture dans des jouets adaptés. Cela stimule le chat et lui propose une activité intéressante lors de son temps de solitude. Un arbre à chat placé près de la fenêtre fournit aussi au matou une certaine distraction et bien sûr, un moment de jeu avec l’humaine lors de son retour est fortement apprécié.

Concernant les vocalises, elles ont pour but d’obtenir l’attention de la jeune femme. Ces miaulements sont une forme de communication interspécifique; directement destinée aux humains. En effet, si avec leur mère les chatons miaulent, souvent sur une fréquence que nous n’entendons pas, ils s’arrêtent assez tôt. Les chats apprennent ensuite que le miaulement nous interpelle et l’utilisent de manière variable, d’un individu à l’autre. Il se peut bien sûr qu’un félin émette une vocalise uniquement destinée à s’accorder à une humeur particulière, sans que cela soit une demande d’attention.

En conclusion, il a fallu réadapter l’environnement du chat, ses habitudes et surtout lui proposer des moments qualitatifs avec l’humaine et de l’occupation en son absence pour que tous deux retrouvent une cohabitation paisible et un bon équilibre.

Jessica CHRIST – Parution DNA / Juin 2019